Après une année en berne en 2024, l’arrivée de nouveaux modèles électriques au cours du second semestre 2024 pourrait redynamiser le marché français en 2025. Cependant, avec le bonus écologique en baisse et la suppression de la prime à la conversion, les constructeurs automobilesautomobiles vont devoir se démarquer pour conserver leur part de marché.
Progression des véhicules hybrides et stagnation de l’électrique
Malgré la contraction générale du marché, les véhicules hybrideshybrides ont connu une croissance significative. En 2024, 735 297 voitures hybridesvoitures hybrides neuves ont été immatriculées, représentant une augmentation de 23,5 % par rapport à 2023. Cette tendance reflète une préférence croissante des consommateurs pour des solutions de transition entre les motorisations thermiques et électriques. De plus, l’offre de motorisation hybride (mHEV, full hybrid et hybride rechargeable) se développe alors que les versions thermiques disparaissent progressivement des catalogues.
En revanche, les véhicules électriques ont marqué le pas. Avec 290 610 immatriculations en 2024, le segment a enregistré une baisse de 2,6 % par rapport à l’année précédente. Cette stagnation peut s’expliquer par des facteurs tels que le coût élevé des véhicules électriques, une infrastructure de recharge encore insuffisante et des incertitudes concernant les politiques gouvernementales de soutien à l’électromobilité.
La nouvelle R5 E-Tech électrique, remplaçante de la Zoé, devrait dynamiser le marché de la voiture électrique en 2025. © Renault
L’arrivée de nouveaux modèles, comme la Renault 5 E-Tech en fin d’année et la disparition de la Renault Zoé au printemps dernier, a certainement impacté ces résultats. Les constructeurs européens redoublent d’efforts pour étoffer leur gamme électrique. Si de nouveaux SUV ont vu le jour, comme le Peugeot e-5008 ou le nouveau Renault Scenic E-Tech, les constructeurs diversifient leur gamme avec l’arrivée de nouvelles berlines électriques comme la Peugeot e-408 ou des breaks allemands avec l’ID.7 Tourer et l’Audi A6 Avant e-tron.
Baisse des immatriculations de voitures neuves
En 2024, le marché français des voitures particulières neuves a enregistré 1 718 442 immatriculations, soit une diminution de 3,2 % par rapport à 2023. Cette baisse est encore plus prononcée lorsqu’on la compare à 2019, avant la Covid-19Covid-19, avec une chute de 22,4 %, représentant soit 500 000 véhicules en moins. Malgré une légère reprise de 1,5 % des immatriculations en fin d’année, le marché n’a pas réussi à compenser le recul accumulé.
Comparativement, d’autres marchés européens ont mieux résisté. L’Allemagne et l’Italie ont enregistré des baisses plus modestes de 0,2 % et 0,4 % respectivement, tandis que l’Espagne a connu une croissance de 5,1 %. Ces chiffres mettent en évidence la spécificité du marché français dans ce contexte européen.
De nouveaux modèles électriques viennent de rejoindre la gamme de Peugeot avec les e-408, e-308 et e-5008. © Peugeot
Évolution des commandes de voitures neuves
Les commandes de voitures neuves ont atteint 1 687 439 unités en 2024, affichant une légère hausse de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Cependant, cette augmentation est en grande partie attribuable au lancement du leasing social, qui a généré 50 000 commandes supplémentaires en janvier 2024. Sans cette initiative, la croissance des commandes aurait été quasi nulle, à seulement 0,05 %.
Il est également notable que le nombre de commandes soit resté inférieur à celui des immatriculations, avec un écart de 1,8 %. Ce décalage est le fruit des délais de livraison et d’une certaine hésitation des consommateurs français à investir dans des véhicules neufs. L’instabilité économique et politique est probablement – au moins en partie – responsable, ainsi que la hausse continue des prix d’achat et de la réduction des aides gouvernementales.
L’année 2024 a été contrastée pour le marché automobile français. Si le segment des véhicules thermiques traditionnels a souffert d’un recul significatif, les véhicules hybrides ont connu une croissance soutenue, tandis que les électriques ont stagné. Les incertitudes économiques et politiques demeurent des facteurs clés qui pèsent sur les décisions d’achat, rendant les perspectives pour 2025 prudentes.