ROME (Reuters) – Telecom Italia envisage une offre de rachat de l’opérateur brésilien GVT, propriété du français Vivendi, a déclaré mardi son administrateur délégué, au lendemain de la proposition d’un investisseur égyptien d’injecter plusieurs milliards d’euros dans le capital de l’ex-monopole italien.
Vivendi espère tirer jusqu’à sept milliards d’euros de la cession de GVT et a reçu des marques d’intérêt d’au moins quatre acheteurs potentiels, dont Telecom Italia, a-t-on appris la semaine dernière de deux sources au fait du dossier.
Lundi, l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris a proposé d’investir au capital de Telecom Italia par le biais d’une augmentation de capital, une opération qui lui permettrait de reprendre pied sur le marché italien un an après avoir vendu Wind, le numéro trois de la téléphonie mobile dans la péninsule.
Telecom Italia a déclaré lundi qu’il étudierait la proposition de Naguib Sawiris mais aucune des deux parties n’a révélé le montant de l’investissement potentiel de l’investisseur égyptien, ni ses objectifs.
La presse italienne a évoqué un chiffre de quatre milliards d’euros en expliquant que l’opération pourrait aider Telecom Italia à financer une offre sur GVT.
“GVT est un opérateur fixe et, au Brésil, nous détenons déjà le deuxième opérateur mobile, donc c’est certainement quelque chose à regarder, tout comme nous regardons d’autres dossiers”, a dit Marco Patuano, l’administrateur délégué du groupe italien, mardi.
QUELLE RÉACTION DE TELEFONICA ?
Prié de dire si son groupe envisageait une augmentation de capital selon les modalités proposées par Naguib Sawiris, il a répondu: “A ce stade, elle n’est pas nécessaire.”
Il s’est refusé à tout autre commentaire sur l’intérêt de Naguib Sawiris pour son groupe.
Les velléités de retour de Naguib Sawiris en Italie ont été fraîchement accueillies par certains actionnaires de Telecom Italia présents au conseil d’administration, a dit lundi une source à Reuters.
Le groupe est actuellement contrôlé par une holding non cotée, Telco, qui détient 22,4% du capital. L’espagnol Telefonica, l’assureur Generali et les banques Mediobanca et Intesa Sanpaolo sont tous actionnaires de Telco.
Si elle passait par une augmentation de capital, son entrée au tour de table risquerait de diluer la présence de certains actionnaires actuels.
Par ailleurs, un éventuel renforcement de Telecom Italia en Amérique latine via un rachat de GVT accentuerait la concurrence directe entre le groupe italien et Telefonica dans cette région.
Le groupe espagnol s’est refusé pour l’instant à tout commentaire sur l’intérêt de Naguib Sawiris pour Telecom Italia, tout comme les banques italiennes.
Pour les analystes d’Espirito Santo, “à ce stade, il y a plus de questions que de réponses, comme la taille de la participation que souhaite M. Sawiris, le montant concerné et la destination des recettes”.
Steve Scherer, Marc Angrand pour le service français, édité par Nicolas Delame