[EN VIDÉO] Kézako : comment crypte-t-on les données sur Internet ? La cryptographie est la plus ancienne forme de chiffrement. On trouve des traces de son utilisation jusqu’en 2.000 avant J.-C. Cette technique encore utilisée aujourd’hui, notamment sur le Web, dévoile ses mystères en vidéo grâce au programme Kézako d’Unisciel et de l’université Lille 1.
Pour la Russie, tous les moyens sont bons pour que la population locale n’accède à aucune image ou information liée à l’invasion en Ukraine. Une censure qui ne dit pas son nom qui a débuté avec une loi interdisant aux médias d’employer le terme « invasion ». C’est considéré comme une « fake news » et c’est passible de 15 ans de prison ! C’est pour cette raison que des médias russes, non liés au pouvoir, ont décidé de ne plus écrire d’articles sur la situation en Ukraine ou encore que de grands journaux internationaux ont demandé à leurs reporters de quitter le pays.
Autre décision gouvernementale récente : le blocage de Twitter, Facebook et YouTube depuis le territoire russe. Là encore, il s’agit d’empêcher l’accès à des articles et des vidéos qui rendent compte de l’actualité sur le front depuis le début de la guerre en Ukraine. Nouvelle étape dans cette chasse aux sorcières Made in Russia, la censure du contenu proposé dans Google. Plus concrètement, le régulateur russe des télécommunications Roskomnadzor a contraint le moteur de recherche à supprimer des dizaines de milliers de nouveaux liens qui renvoient vers du contenu « interdit ». Interdit, parce qu’il est accessible sur des VPN, des réseaux privés.
Une loi interdit les VPN et les proxys
Il faut savoir qu’en Russie, depuis fin 2012, une loi permet de « blacklister » et de bloquer les sites Web, les publications et les organes d’information en ligne qui contestent le discours officiel du gouvernement. Comme l’explique Torrent Freak, cette loi a été renforcée en 2019 par le blocage de tous les outils qui permettent de masquer son adresse IP, et donc d’être identifié sur le réseau. Une loi qui limite et interdit l’usage de VPN, de Tor et des outils comme les proxys. Seule condition pour les éditeurs pour continuer leur activité : donner accès aux données de leurs serveurs…
Voilà pourquoi Google s’est plié à la volonté du régulateur russe et a désindexé les liens qui pointaient vers des sites « interdits » pour rendre inaccessibles des articles de médias locaux et étrangers qui rendent compte de la réalité en Ukraine. Pour débusquer les contenus supprimés, et l’origine de cette suppression, nos confrères s’appuient sur la base de données Lumen. Chaque jour, ce site indépendant recense toutes les demandes de suppression de liens, et souvent il s’agit de problèmes de droits d’auteur. Sauf que depuis le 22 février, deux jours avant l’entrée de la Russie en Ukraine, Google est contraint de supprimer des centaines de liens par jour. Voire des milliers comme le 5 mars dernier.
Vers un Internet souverain coupé du monde
Bientôt, Roskomnadzor n’aura plus besoin de faire la police sur les réseaux puisque la Russie projette tout simplement de se déconnecter de l’Internet mondial, et de n’utiliser que des serveurs contrôlés et placés sur son territoire. Les VPN deviendront alors inutiles puisqu’il sera impossible de changer son adresse IP et d’utiliser une adresse internationale.
« Il n’y aura pas besoin de filtrage international global puisque par défaut, il n’y aura tout simplement plus de trafic externe, à l’exception des passerelles sous le contrôle total de Rostelecom et des autres, analyse Alexey Shkittin, un opposant russe, assigné à résidence parce que sa société commercialisait des outils pour rendre anonyme son adresse IP. Le trafic interne sera déchiffré par DPI(Deep Packet Inspection) et bloqué au besoin. Il sera impossible de construire une passerelle VPN, ainsi que d’utiliser les systèmes de contournement intégrés aux navigateurs. Ainsi, l’Internet souverain prévu est essentiellement un système fermé au niveau structurel de la gestion du réseau, ou un segment souverain du réseau international, qui fonctionne sur le modèle de l’Internet mondial, mais en est complètement séparé. »