Un F-55 et un super F-22 ultra moderne : mais de quoi Donald Trump parle-t-il ?

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« Nous allons construire un F-55 et, si nous obtenons le bon prix, nous devons absolument le faire. Il s’agira de deux moteurs et d’une super-amélioration du F-35, puis nous développerons le F-22. Je pense que le plus bel avion de chasse au monde est le F-22, mais nous allons construire un F-22 Super, une version très moderne du F-22. » 

C’est avec cette explication plutôt confuse et alambiquée, que jeudi dernier au Qatar, le président américain Donald Trump a semé le doute sur les véritables projets militaires des États-Unis concernant leurs futurs avions de combat.

Il y a quelques mois, pour montrer les muscles, Trump avait déjà évoqué le développement d’un F-47 confié à Boeing, un avion de combat de sixième génération, soit-disant imbattable. Mais ce futur F-55, si c’est vraiment le nom d’un projet, n’avait jamais été évoqué auparavant. Le président américain parle d’un F-35 modernisé qui pourrait être la base de ce F-55. Il serait doté de deux moteurs, plutôt qu’un, puisque selon lui « c’est plus sûr », en prenant l’exemple du Air Force One qui en a quatre.

Discours de Donald Trump au Qatar au sujet de F-55.© Mitchel Institute for Aerospace Studies

Si projet il y a, ce F-55 ne peut être une amélioration du F-35, puisque l’ajout d’un moteur supplémentaire oblige à repenser totalement la cellule. Il s’agirait alors d’un tout nouvel avion. Dans la description qu’en fait Donald Trump, ce fameux F-55 pourrait bien être la modernisation du F-35 que Lockheed-Martin a évoqué il y a quelques semaines. Selon les explications du patron de l’industriel à la presse, il s’agirait de créer un avion pourvu de 80 % des capacités d’un appareil de sixième génération, mais à la moitié du prix. Il serait alors doté d’une nouvelle avionique et de capteurscapteurs améliorés. Ces capacités permettraient notamment à l’avion d’être connecté à des drones ailiers pour réaliser les mêmes missions que ce fameux futur F-47 conçu par son concurrent Boeing, mais avec un prix divisé par deux.

La Chine montre aussi ses muscles avec des avions prétendument de sixième génération. Et pour une fois, il ne s’agit pas d’imitations d’avions américains. © DR

Un F-55 qui serait un F-35 avec deux moteurs ?

Le problème, c’est qu’à aucun moment Lockheed-Martin a évoqué l’ajout d’un moteur à ce F-35 modernisé. Avec deux moteurs, il faudrait repenser la cellule. Il s’agirait alors de toute façon d’un nouvel avion et non pas d’une grosse mise à jour. Peut-être que Trump évoquait plutôt un autre projet, celui du F/A-XX destiné à la Navy. L’appareil devrait être un bimoteur, mais ce programme semble à l’arrêt. Dans son discours de jeudi, Trump a également évoqué un « F-22 Super ». Est-ce qu’il s’agit de la modernisation actuelle du F-22 ou bien d’une grosse refonte ? Difficile encore d’y voir clair dans les explications alambiquées du président américain. Dans tous les cas, ce déballage d’arsenal sonne en écho aux différents nouveaux appareils que la Chine aime à montrer via des vidéos diffusées sur les réseaux sociauxréseaux sociaux.

Et pour Trump, c’est sûr, la Chine copie les avions américains, car ce sont les meilleurs. C’est pour lui le cas du J-20 chinois dont l’avant ressemble étrangement à celui du F-22. Lui aussi qualifié de cinquième génération, il se distingue par une autonomie doublée et une vitessevitesse de pointe bien supérieure pour des performances similaires. Son défaut réside surtout dans son faible emport en armement. De même, le J-35A chinois, un chasseur d’avions furtifs, ressemble fortement au F-35. Mais, depuis peu, la Chine semble montrer sa volonté d’innovation souveraine, plutôt que de reproduire ce que les Américains font de mieux.

La Chine a-t-elle de l’avance ?

Depuis fin décembre, le pays a montré à plusieurs reprises son chasseur J-36 et un autre prototype, le J-50. Ils sont tous deux dits de sixième génération. Des avions furtifs sans queue, avec pour le J-36 trois moteurs qui le destinent à une intervention rapide, avec également un long rayon d’action. Ils misent sur l’IAIA et sont conçus pour être interconnectés avec une meute d’ailiers drones. Ces deux aéronefsaéronefs sont gigantesques et bien plus imposants qu’un F-35 et un F-22. C’est ce volumevolume qui leur donne une grande capacité d’emport de carburant et de munitions. De fait, ils ne sont pas conçus pour le combat rapproché, mais pour mener des missions avec des tirs à longue portée ou bien des frappes en profondeur.

Il est estimé qu’à la vitesse à laquelle ils sont développés, ils pourraient bien rejoindre les rangs des forces aériennes chinoises dès 2031. Ces démonstrations de force et d’avancées technologiques chinoises sont peut-être bien ce qui pousse Donald Trump à montrer fébrilement les dents en dévoilant, avec la confusion qui entoure ses propos, de nouveaux avions qui seront forcément les meilleurs et que les Chinois devraient fatalement copier.

Manque de chance, étant donné les images diffusées et les informations qui circulent au sujet de ces deux aéronefs chinois, il semble clair que cette fois, il ne s’agit pas du tout d’avions inspirés des modèles américains, mais de technologies inédites et propres à la Chine.

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