USA : des armes acoustiques signalées à Los Angeles, la peur d’un nouveau “syndrome de La Havane”

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Vertiges, nausées, acouphènes, irritabilité, céphalées… À partir de 2016, des dizaines de diplomates et de fonctionnaires américains ont été victimes d’étranges maux dans certains pays où ils étaient en poste. On avait baptisé ces troubles « le syndrome de la Havane », car les premiers cas ont été identifiés à l’ambassade des États-Unis dans la capitale cubaine.

Ces symptômes ont été supposément liés à l’usage d’une arme acoustique dirigée, et certaines enquêtes ont évoqué une possible implication d’agents russes. Si aucune preuve réelle n’a jamais pu être établie, l’expression est restée et revient aujourd’hui d’une manière plus étonnante encore.

Cette fois, l’utilisation d’un système acoustique, provoquant les mêmes effets indésirables, est clairement identifiée et c’est à Los Angeles, aux États-Unis, que cela se passe. Dans un quartier très fréquenté du nord de la ville, une grande chaîne de magasins a installé plusieurs dispositifs émettant des sons de haute fréquence dans les zones de stationnement de son point de vente.

L’objectif ? Dissuader les travailleurs journaliers qui s’y rassemblent en quête d’un emploi temporaire d’occuper ces parkings. Là encore, les victimes exposées subissent des effets indésirables tels que des maux de tête et des nausées, rendant leur présence aux abords du commerce difficilement soutenable. Certains travailleurs décrivent même le son émis comme « pénétrant jusqu’aux os ».

Un mélange des genres, hostile

Comme ces chercheurs d’emploi sont essentiellement issus de l’immigration, la société se défend de participer, à sa manière, à l’application actuelle des lois migratoires ou de cibler des populations spécifiques.

Interrogée sur la présence de ces dispositifs, elle explique qu’il ne s’agit que d’une « mesure de sécurité visant à prévenir le stationnement illégal la nuit ». Un argument qui convainc peu localement, car il faut souligner que les agents du Service de l’immigration et des douanes des États-Unis, la fameuse ICE, ont coutume de mener des descentes musclées dans ce type de parking pour interpeler les travailleurs migrants. De quoi renforcer l’impression que cette entreprise vient ajouter une couche supplémentaire au climat d’hostilité envers cette population.

Cette utilisation de systèmes acoustiques controversés a engendré le courroux d’élus locaux. Ils considèrent que ces méthodes de dissuasion agressives rappellent les outils de contrôle utilisés dans des contextes de maintien de l’ordre, à l’instar des canons sonores de la police aux États-Unis.

De fait, cet usage suscite des appels à une régulation plus stricte de l’usage de technologies acoustiques dans les espaces publics et privés.

En attendant, il est certain que la présence de ces technologies ne saurait remplacer des réponses sociales adaptées à la situation de ces migrants en recherche d’emploi.

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