“Avec tout le respect que j’ai pour la France, vous regardez trop dans le passé. Il faut davantage vous concentrer sur l’avenir.” De passage vendredi dernier à Paris, à l’occasion du Hub Forum, Neelie Kroes, commissaire européenne chargée de la société numérique, a adressé un message limpide à la France : qu’elle se retrousse les manches pour accorder la place qui revient au numérique. “Réveillez-vous ! Nous avons de l’or entre les mains”, a-t-elle expliqué à l’occasion de cette conférence qui ponctuait InnovationWeek, une succession d’événements qui ont mis l’innovation à l’honneur en France du 3 au 13 octobre. “D’ici à deux ans, il faudra satisfaire une demande de deux millions de postes liés au secteur digital en Europe.”

En tournée européenne – elle était un jour plus tôt en Espagne et se rendait plus tard en Allemagne -, Neelie Kroes a voulu convaincre de l’importance du numérique alors que l’agenda de Lisbonne, qui, en 2000, se donnait dix ans pour que l’Europe devienne numéro un de la société de l’information dans le monde, n’a pas tenu ses promesses. Pour inverser la donne, Neelie Kroes souhaite instaurer un marché commun des télécoms. “Alcatel, Nokia, Ericsson, et Siemens payent la facture d’un manque de marché unique européen”, souligne-t-elle. Pour mettre en place ce “marché commun”, elle se bat pour que les frais de roaming, c’est-à-dire les frais d’itinérance pour les appels à l’intérieur de l’Union européenne, disparaissent le plus vite possible.

“L’Europe doit renouer avec la prise de risque”

En parallèle, la commissaire européenne en charge de la société numérique juge qu’une consolidation du secteur des télécoms est inévitable. “Il est nécessaire de (…)

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