Vivendi relève sa prévision 2012 grâce aux jeux vidéos

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PARIS (Reuters) – Vivendi a relevé mardi sa prévision de bénéfice net pour 2012 en dépit de la dégradation des résultats de l’opérateur SFR, soutenu par la forte demande pour les jeux vidéos de sa filiale Activision Blizzard.

Dans son communiqué de résultats, le groupe de télécoms et de divertissement dit anticiper un résultat net ajusté aux environs de 2,7 milliards d’euros en 2012, contre 2,5 milliards d’euros auparavant.

“Nous avions dit début 2012 que nous nous attendions à deux années difficiles. C’est toujours vrai mais au vu du contexte général, nous sommes heureux de dire que les choses vont un peu mieux”, a commenté le directeur financier Philippe Capron lors d’une conférence avec des analystes.

Le conglomérat a pâti une nouvelle fois au troisième trimestre des difficultés de sa filiale SFR, son principal pourvoyeur de liquidités, qui continue de faire les frais de la guerre des prix déclenchée par l’arrivée de Free (Iliad) sur le marché du mobile.

SFR, qui a engagé une refonte de ses offres dans le mobile et dans le fixe fin septembre, a vu son chiffre d’affaires reculer de 8,9% au troisième trimestre, à comparer à un repli de 5,9% au premier semestre. Son Ebitda a flanché de 13,5%, contre une baisse de 5,0% sur les six premiers mois de l’année.

Le deuxième opérateur de téléphonie mobile en France a regagné 40.000 abonnés dans le mobile au troisième trimestre, un chiffre toutefois très inférieur aux 320.000 clients avec forfaits engrangés par le numéro un France Télécom sur la même période.

SFR, qui a expliqué la solide performance de son concurrent par sa politique tarifaire agressive sur ses offres “quadruple play”, a ajusté sa prévision d’Ebitda pour 2012 qu’il attend en recul de 12% contre entre -12% et -15% précédemment.

Les difficultés de SFR ont été compensées par la solide performance de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard qui a relevé sa perspective 2012 tandis que l’opérateur brésilien GVT a affiché une nouvelle fois une croissance solide de 22,5% de son chiffre d’affaires à changes constants.

En comptabilisant l’ensemble des activités du groupe, le chiffre d’affaires est ressorti en repli de 1,6% à 6,7 milliards d’euros tandis que l’Ebita a diminué de 7,3% à 1,4 milliard et le résultat net ajusté a baissé de 2,9% à 665 millions.

LA REVUE STRATÉGIQUE SE POURSUIT

Le marché tablait en moyenne pour le troisième trimestre sur un chiffre d’affaires de 6,678 milliards d’euros, un Ebita de 1,266 milliard et un résultat net ajusté de 602 millions, selon un consensus de la rédaction de Reuters basé sur les estimations de huit analystes.

Le conglomérat, qui a engagé une revue stratégique de ses activités depuis plusieurs mois, n’a pas apporté de clarifications sur ses intentions, tout en soulignant qu’il restait déterminé à faire évoluer son périmètre.

“Nous savons bien sûr que nous avons fait naître des attentes”, a souligné Philippe Capron, ajoutant que le groupe ne voulait pas être “prisonnier” d’un calendrier.

“Nous sommes en train d’étudier, de définir et de valider nos orientations stratégiques au sein de la direction et avec le conseil de surveillance. Une fois que cela sera fait, (…) nous tirerons les conséquences de cette revue stratégique sur le périmètre”, a-t-il ajouté.

Plusieurs sources ont rapporté à Reuters que Vivendi avait engagé des discussions en vue de la cession de ses filiales GVT et Maroc Telecom. Les spéculations se multiplient également dans les médias sur le devenir de SFR.

“Il y a une certaine effervescence autour du marché des télécoms. Dans ce cadre, notre devoir est de voir s’il y a des combinaisons ou des choses intéressantes et intelligentes à faire”, a expliqué Philippe Capron, tout en précisant que le groupe n’avait pas encore pris de décisions sur la filiale.

L’opérateur a annoncé à l’été un plan d’économies visant à réduire les coûts opérationnels annuels de 500 millions d’euros d’ici fin 2014 par le biais notamment d’un plan de départs volontaires. et

Les dirigeants de Vivendi n’ont pas souhaité préciser quel serait le nombre d’emplois affectés ni le montant des charges de restructuration avant la présentation aux syndicats du plan détaillé prévue fin novembre.

Avec Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot

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