Voici comment la Space Force des États-Unis imagine la guerre dans l’espace

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À quoi ressemblera une bataille dans l’espace ? C’est ce qu’a cherché à définir la Force spatiale américaine afin de donner une image plus claire aux décideurs politiques de ce qui se pourrait se passer en cas de conflit en orbiteorbite. Le document d’une vingtaine de pages, récemment publié par la Space Force, s’appelle « Space Warfighting – A Framework for Planners ». Il présente à la fois le type d’actions militaires susceptibles de se dérouler dans l’espace et la doctrine d’intervention de l’armée américaine. Il faut dire que, comme dans d’autres pays dont la France avec le Commandement de l’Espace, cette branche de l’armée est très récente.

Il y a quelques années encore, il semblait impensable d’envisager des opérations offensives dans l’espace, comme celles imaginées lors de l’exercice AsterX, mené dernièrement par l’Armée de l’AirAir et de l’Espace en France. Aux États-Unis, par exemple, des vaisseaux contenant des engins destinés à neutraliser des satellites ou les aveugler sont en préparation. La Chine, quant à elle, mène d’étranges ballets en orbite avec des satellitesorbite avec des satellites militarisés, qui ressemblent fortement à des « dogfights ». De son côté, la Russie a pour habitude d’approcher ses engins à proximité des satellites d’autres nations. C’est précisément cette menace qui a conduit à l’ajout de l’espace aux compétences de l’armée de l’air française.

Le Commandement de l’Espace français a mené un exercice géant impliquant des forces spatiales alliées, le mois dernier à Toulouse. © AAE

Un nouvel espace conflictuel

Le document américain énumère donc les actions offensives possibles dans l’espace. Trois domaines principaux sont définis : la guerre orbitaleorbitale, électromagnétique et cyberspatiale. Cela va de la frappe orbitale pour détruire ou dégrader les satellites d’un adversaire, de la rupture des liaisons satellites afin de perturber leur flux d’informations, à la frappe sur le sol pour détruire les infrastructures de commandement et de contrôle ou de lancement de fuséesfusées ou missilesmissiles d’un adversaire.

Pour ce qui est de la défense, la Space Force imagine l’escorte de satellites pour assurer leur protection en tant que mesure active. De façon plus passive, ils envisagent des satellites capables de résister aux menaces ou pouvant se déplacer rapidement pour y échapper. Avec ces scénarios, la Space Force américaine peut désormais définir des règles d’engagement, c’est-à-dire, savoir à quel moment il est nécessaire d’intervenir militairement et comment le faire.

Dans le document, les militaires rappellent également que la guerre en orbite va avoir lieu parce qu’elle a essentiellement des conséquences sur la terre. L’utilisation d’un simple satellite peut très bien permettre d’anéantir un navire de guerre et son équipage, par exemple.

Dans l’esprit des militaires américains, ce document permet surtout de faire prendre conscience aux dirigeants que les forces spatiales doivent avoir les moyens de conserver la « supériorité spatiale ». Une expression qui signifie que l’armée doit pouvoir opérer au moment et à l’endroit de son choix dans l’espace. C’est également un message indiquant aux responsables politiques américains que ces forces doivent disposer d’un budget adapté. Autrement dit, si l’État ne débloque pas suffisamment de fonds, la force spatiale craint qu’elle ne puisse pas être suffisamment compétitive pour remporter un conflit dans l’espace.

Conserver la supériorité spatiale

De son côté, la France œuvre également dans la défense de l’espace avec son Commandement de l’Espace. Lors du dernier exercice AsterX, Futura avait pu présenter quels sont les scénarios sur lesquels les militaires s’entraînent. Les exercices intégraient des liaisons entre toutes les armes, étant donné qu’une guerre spatiale viendrait impacter ce qui se passe sur terre et en mer, mais aussi dans les airs et en orbite. Par ailleurs, la DGA a lancé le projet « Toutatis », une expérimentation en orbite avec deux satellites militaires. Il s’agit du Splinter qui est manœuvrable pour naviguer en orbite et d’un satellite « guetteur », le Lisa1, qui dispose de capacité d’observation pour surveiller les mouvementsmouvements des autres satellites et engins spatiaux. Et ce n’est que le début…

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