Dans l’épisode I, La Menace fantôme de la saga Star Wars, des nuées de droïdes de combat B1 de la Fédération du commerce servent à l’invasion de Naboo. Ils ne brillent pas spécialement par leurs performances au combat, mais leur arrivée en masse est une force qui nécessite de déployer d’importantes ressources pour les contenir.
Avec son allure, le Phantom MK-1 de Foundation fait vaguement penser au droïde B1 et, lui aussi, a été conçu pour le combat. Et c’est peut-être même le seul robot humanoïde de guerre au monde.
Il faut dire que si les robots et les drones se trouvent en première ligne en Ukraine, il ne s’agit pas d’engins bipèdes, mais chenillés ou à roues. L’armée chinoise, quant à elle, mise sur les robots quadripèdes, tout comme d’autres pays, dont les États-Unis. Ce Phantom MK-1 cultive son esprit guerrier avec son corps profilé et teinté en noir. Sa tête au visage dénué de traits est courbée vers l’avant comme pour le droïde de Star Wars. Le robot mesure 1,75 mètre et pèse 79 kilos. Il peut porter jusqu’à 20 kilos de charge utile.
Communication martiale de circonstance ?
Si le Phantom MK-1 est le seul droïde de guerre, c’est parce que l’entreprise le prétend. Il faut dire que les autres fabricants de robots se contentent de tourner autour du pot en privilégiant les applications civiles. C’est sans doute mieux vu, toutefois leurs robots les plus robustes et aboutis pourraient très bien être détournés en version de combat.
Foundation annonce clairement la couleur : son robot est fait pour « tuer ». Son patron le décrit comme étant le « plus rapide, plus puissant et plus meurtrier ». Rien que ça ! Contrairement à la fragilité de notre fameux B1 fictif, le Phantom MK-1 est considéré comme robuste et durable pour être déployé dans les environnements difficiles. Son concepteur a également misé sur la simplicité et l’efficacité pour que son robot puisse « voir » son environnement et s’y adapter.
Plutôt que d’équiper le droïde d’un LiDAR, l’engin n’est doté que de caméras. L’équipe de conception explique avoir misé sur un nombre réduit de capteurs et câbles pour simplifier l’intégration des données et améliorer la fiabilité. Le principe consiste à éviter d’éventuels conflits entre de multiples capteurs et des caméras pour plus d’efficacité.
Pour le moment, le robot guerrier montre surtout ses aptitudes à manipuler des lots de mouchoirs en papier. © Foundation
Ce n’est pas un robot tueur autonome
Au combat, si la vue via ses caméras est privilégiée, c’est aussi parce que le robot restera semi-autonome. L’IA embarquée lui permet de suivre des trajectoires et d’évoluer en autonomie, mais c’est un opérateur équipé d’un casque de VR qui sera aux commandes pour presser la gâchette de son armement. Autrement dit, le Phantom MK-1 ne fait pas partie de la famille des « robots tueurs » autonomes qui posent actuellement tant de questions éthiques. Il reste semi-autonome.
Pour se déplacer avec fluidité, puissance et silence, le robot est équipé d’actionneurs cycloïdes maison. Il est également muni de mains mécaniques enveloppées de gants. Sur ce point, Foundation a expliqué qu’il compte faire quelques améliorations. La firme prévoit de remplacer ces mains par du matériel plus élaboré dans les prochaines versions. L’entreprise se dit déjà prête à produire une armée de 10 000 de ces robots, dès l’an prochain. Elle indique même qu’ils pourraient très bien participer aux missions spatiales et notamment à la colonisation de Mars.
Si la société parvient à séduire les militaires, ce robot bipède pourrait donc faire partie de l’armada autonome du futur. D’ici dix ans et peut-être même avant, les robots devraient être les premiers combattants à tomber au champ d’honneur pour préserver la vie des soldats positionnés en retrait. C’est déjà ce qui se passe en Ukraine, mais sans robots bipèdes.
Ceci dit, aussi guerriers soient les mots utilisés pour mieux le vendre, le Phantom MK-1 se destine moins au combat offensif qu’à assurer des opérations de reconnaissance et de déminage. Et puis, jusqu’à maintenant, Foundation l’a surtout montré en train de réaliser des opérations de recyclage de déchets ou bien sur une chaîne de conditionnement. C’est beaucoup moins martial que le discours porté par son patron aux médias en ce moment.