La marine américaine traverse une période difficile suite au bilan mitigé du déploiement du porteporte-avions Harry S. Truman en mer Rougemer Rouge. Initialement envoyé pour contrer les attaques des Houthis contre les navires commerciaux transitant par cette zone stratégique, le fleuron de la Navy américaine rentre à sa base de Norfolk avec trois F/A-18 Super Hornet perdus. Ces incidents, survenus entre décembre 2024 et mai 2025, soulèvent de sérieuses questions sur l’état de préparation et l’efficacité opérationnelle de la première puissance navale mondiale face à des adversaires technologiquement moins avancés.
La mission avortée du Truman face à la menace houthie
Le porte-avions Harry S. Truman a été déployé en décembre 2024 dans le cadre d’une opération visant à sécuriser les routes maritimes commerciales en mer Rouge. Cette zone névralgique du commerce mondial relie la Méditerranée à l’océan Indien via le canal de Suez, représentant un passage obligé pour des milliers de navires chaque année.
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Depuis octobre 2023, les rebelles houthis contrôlant le nord du Yémen ont orchestré une campagne d’attaques contre les navires commerciaux, en solidarité avec Gaza après le déclenchement du conflit israélo-palestinien. Ces attaques ont contraint de nombreux armateurs à emprunter la route alternative par le cap de Bonne-Espérance, rallongeant considérablement les délais et augmentant les coûts de transport.
Malgré la présence imposante du groupe aéronaval américain, les Houthis sont restés très actifs dans la région, démontrant l’échec relatif de cette mission de dissuasion. Les rebelles yéménites, malgré leur infériorité technologique flagrante, ont réussi à maintenir une pressionpression constante sur les voies maritimes, contestant de fait la suprématie américaine dans ces eaux stratégiques.
Le fiasco de l’US Navy en mer Rouge questionne sur l’efficacité opérationnelle de la première puissance navale mondiale. © Sven Eckelkamp, iStock
Chronologie d’une série noire pour la marine américaine
La mission du Truman a été marquée par une succession d’incidents coûteux et embarrassants :
- fin décembre 2024 : un F/A-18 Super Hornet est abattu par erreur par le croiseur USS Gettysburg, supposé protéger le porte-avions ;
- mi-février 2025 : collision entre le Truman et un navire marchand panaméen près de Port Saïd, entraînant le limogeage du capitaine Dave Snowden ;
- fin avril 2025 : chute en mer d’un Super Hornet pendant son remorquage dans le hangar du porte-avions ;
- début mai 2025 : rupture d’un brin d’arrêt lors de l’atterrissage d’un Super Hornet, provoquant sa chute par-dessus bord.
Chaque Super Hornet perdu représente environ 60 millions de dollars, selon les estimations de Business Insider, portant le coût total de ces pertes matérielles à près de 180 millions de dollars. Heureusement, les équipages ont tous survécu à ces incidents, mais les conséquences en termes de prestige et de capacité opérationnelle sont considérables.
Les implications stratégiques d’un échec préoccupant
Cette série noire soulève des interrogations majeures sur l’état de préparation de la marine américaine face à des adversaires potentiellement plus redoutables. Si la Navy éprouve de telles difficultés face aux Houthis, comment pourrait-elle affronter efficacement la marine chinoise en pleine expansion dans le Pacifique ?
Ces incidents révèlent potentiellement des lacunes dans la formation des équipages, la maintenance des équipements ou la chaîne de commandement. Le limogeage du capitaine Snowden suite à la collision avec le navire panaméen illustre ces dysfonctionnements organisationnels.
Pour l’amiral Christopher Grady, chef des opérations navales, ces incidents « ne reflètent pas les standards d’excellence que nous attendons de notre flotte ». Le Pentagone a ordonné une revue complète des procédures opérationnelles et de sécurité à bord des porte-avions, particulièrement concernant la manipulation des aéronefsaéronefs et les procédures d’appontage.
L’image de la marine américaine sort ternie de cette mission, alors même que ses concurrents, notamment chinois et russes, observent attentivement ces faiblesses. Dans un contexte géopolitique tendu, cette série d’échecs pourrait avoir des répercussions bien au-delà de la simple perte matérielle, remettant en question la capacité de projection de la puissance américaine dans les zones de crise mondiale.