PARIS (Reuters) – Le gouvernement français exclut pour l’instant une fusion entre deux opérateurs télécoms, en raison notamment des conséquences négatives sur l’emploi, a déclaré jeudi la ministre à l’Economie numérique, Fleur Pellerin.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a quant à lui évoqué de possibles nouvelles exigences en termes de créations d’emplois et d’investissements pour les opérateurs, lors des voeux à la presse des deux ministres.
Le secteur des télécoms a vu ses revenus et ses marges reculer depuis deux ans, en raison notamment d’une concurrence accrue provoquée par l’arrivée de Free dans le mobile, soulevant des questions sur la viabilité d’un marché à quatre opérateurs.
“Nous avons aujourd’hui un marché à quatre acteurs, nous souhaitons qu’il fonctionne avec ces quatre acteurs dans des conditions qui soient favorables à l’investissement et à l’emploi”, a dit Fleur Pellerin.
“Une consolidation entre deux acteurs serait nécessairement synonyme d’un certain nombre de doublons. Qui dit doublon dit casse sociale et ça n’est pas une perspective qui enchanterait le gouvernement”, a-t-elle ajouté. “Pour l’instant, il n’en est pas question.”
Arnaud Montebourg a déploré la “guerre” que se font les opérateurs “à coups de déclarations de millionnaires dans la presse” et a mis en garde contre le risque que les baisses de prix les empêchent d’assumer les investissements pour déployer le très haut débit en France.
“Nous souhaitons de la modération, c’est la raison pour laquelle, avec Fleur Pellerin, nous allons exiger des contreparties consistant à dire : puisque vous exercez votre fonds de commerce sur le domaine public hertzien (…) vous allez créer des emplois, relocaliser des centres d’appels, investir dans les campagnes et les petites villes”, a dit Arnaud Montebourg. “Il est hors de question que ce soient les contribuables qui payent.”
Yann Le Guernigou, avec Gwenaëlle Barzic, édité par Jean-Baptiste Vey